Le projet
Se posant comme le prolongement de mon travail d’exploration de la différence et de l’isolement, le nouveau paradigme que je propose dans ce projet prend sa source dans mon propre diagnostic d’autisme jetant un nouvel éclairage sur ma perception singulière des choses.
Les personnes autistes, et plus particulièrement ceux que l’on nomme couramment autistes Asperger ou autistes de haut-niveau, sont presque invisibles aux yeux de la population en générale. Elles souffrent secrètement, atteintes d’un trouble qu’elles parviennent à masquer de manière étonnamment efficace.
Ce que présentent publiquement ces autistes, le faux-self, masque leur trouble et les protège des chocs pouvant être occasionnés par les interactions sociales ainsi que par une réalité qui leur est étrangère et néfaste. Leur vision du monde et leurs besoins sont différents. Il sont vulnérables et disent souvent avoir l’impression d’être des extra-terrestres sur Terre, des étrangers au sein même de leurs propres familles.
Paradoxalement, bien qu’il leur permette de s’insérer socialement et de vivre une vie d’apparence normale, c’est ce masque qui est à la base de la plus grande partie de leur souffrance.
La série de photographies que je me propose de produire vise à exprimer le poids et les conséquences du masquage autistique en montrant simultanément l’individu masqué (le faux-self), la détresse des pertes de contrôle et les effondrements destructeurs.
